MA CROISIERE SUR LE LAC NASSER

Superposition de la Sainte Vierge ornée d'une couronne tenant l'Enfant Jésus dans son bras, scilptée au XIVème siècle et placée dans la cathédrale Notre Dame de Paris en 1855 par Viollet-le-Duc  et de la statue romaine  en marbre d'Isis allaitant son fils Harpocrate - Musée du Vatican

                                                                                Photo-montage  O-M F-V 

ISIS - MÈRE UNIVERSELLE

La page précédente sur Philæ a fait ressurgir de mon esprit, quelques idées qui s'y sont forgées, au fil du temps, par des documents, conférences, livres et autres. 

J'écrirai un article concernant  Isis dans la rubrique "Panthéon", mais il m'a semblé logique d'adjoindre celui-ci avec la croisière sur le lac Nasser.

De tous temps, les différentes civilisations éprouvèrent le besoin de vénérer une déesse-mère, quelques exemples :

Les lignes qui suivent sont empruntées dans Wikipédia - Internet - Déesse-mère.

Au paléolithique antique, ce genre de divinité était honorée dans l'Est de l'Europe, où sans doute le modèle le plus emblématique est la Vénus de Willendorf découverte à environ 24 kilomètres de Krems sur le Danube en Autriche, par des archéologues, datée de 22 000 - 24 000˜.

En Anatolie - actuelle Turquie, le site de Çatalhöyük a révélé de nombreux témoignages de déesses mères 7 500˜  du paléolithique.

Dans le bassin méditerranéen, à l'époque historique : Cybèle, ou Magna Mater, Déméter, Perséphone, Diane, Gaïa ou Gé grecque, Vénus dans le panthéon romain, appelée Venus Gemetrix "la mère Vénus" par Jules César. Magna Dea "la grande déesse" était la dénomination des déesses dans l'empire romain.

Les Grecs appelaient Potnia Theron, "la maîtresse des animaux", dans la civilisation minœnne dont les principaux attributs passèrent dans l'héritage d'Artémis.  

Chez les peuples germaniques, existait une divinité féminine, Nerthus, appelée Terre Mater par Tacite - Premier siècle avant Jésus-Christ. 

Les chercheurs rapportent que pendant une incantation chrétienne appelée "Æcerbót, alors que les membres présents invoquaient, ils priaient également eorþan modor (la Terre Mère de tous les hommes) ; identifiée comme une ancienne divinité païenne.

Dans les croyances scandinaves, Frigg était considérée comme étant la femme d'Odin ; or l'expression "femme d'Odin" désigne la Terre. Dans le mythe de Baldur, la grande déesse est représentée par Frigg dans la poésie islandaise. 

Il faut rechercher l'origine du culte rendu aux grandes déesses dans l'hindouïsme à l'époque initiale védique et particulièrement dans le Rig Veda (1.164.33). Dans ce rituel, la puissance féminine Mahimata signifie "Terre Mère". La mère universelle ou grande déesse est appelée Viraj ou Aditi, la mère des dieux ou encore Ambhirini, celle qui est née de l'Océan primordial dans certains textes. La nature protectrice de la maternité s'appelle Durga. Yaganmatri est une autre dénomination qui signifie "Mère de l'Univers" en sanskrit. De multiples formes représentent Devi de nos jours. Les multiples facettes des divinités féminines indiennes sont toutes considérées comme des facettes de la mère universelle.

Dans certaines écoles philosophiques (comme dans le Devi Mahamatya, l'énergie féminine, la Shakti est considérée comme la force motrice de l'Univers.

Chez les Môghols, Umai, ou Ymai ou Mai "l'utérus, la matrice" est la déesse mère, décrite comme portant 60 tresses représentant les rayons solaires.

Je reprends ci-après, mes propres observations.

Il est aisé de faire le rapprochement de la Vierge Marie qui porte l'Enfant Jésus dans ses bras de la religion chrétienne, avec la déesse Isis de Philæ surtout représentée allaitant son fils Horus ou Harpocrathe, à l'époque gréco-romaine.

 D'autres penseurs, philosophes, chercheurs, égyptologues, archéologues, spécialistes des religions l'ont découvert avant ma petite personne, certes, mais j'essaye de comprendre à mon niveau, après moult lectures en particulier, visites de l'Égypte et cours à l'Êcole du Louvre dspensés par des professeurs émérites.

Pour clore cet article avec Isis, je vais faire une allusion à notre capitale française Paris.

 Que penserez-vous si j'écris que ce nom vient d'un mot égyptien : "Per Isis" - la "Maison d'Isis", donc son temple. Et pour confirmer : les églises chrétiennes furent très souvent érigées sur des sites antérieurement consacrés à des cultes paëns. Il en fut ainsi de l'église Saint-Germain-des-Prés, dans le VIème arrondissement, bâtie sur des ruines anciennes où furent trouvées une statue de la déesse égyptienne sur sa barque sacrée. Par ailleurs, l'église Notre-Dame-des-Champs est érigée sur les ruines d'un temple dédié à Djehouty - Thot. Le nom ancien Parisii d'où provient celui des Parisiens a la même origine.

D'autre part, la devise de la cité "Fluctuat nec mergitur" - "il flotte mais ne sombre pas" vient de la même source, car le culte de la déesse Isis et celui de son fils Horus ont traversé la Méditerranée dans leur barque conduite par un "naute" ou un "nautonnier"pour débarquer sur notre sol. De nombreux lieux y vénéraient les divinités égyptiennes.

De là rien d'étonnant donc ! Maintenant, vous avez la possiblité de consulter des pages instructives sur Internet.

Un soir que j'écoutais de la musique classique, ce qui toutefois m'est habituel, j'entendis "mutter", mère en allemand.

Très rapidement, ma déduction se justifiait.  Le mot "mère" dans de nombreuses langues européennes découle directement de la déesse Mout, épouse du dieu Amon de Karnak. Il faut savoir que ces divinités, Mout, Nephthys, Isis, Sekhmet, Nekhbet , Hathor ne sont en fait qu'une même identité sous différents noms.

 Mother, anglais, mutter en allemand, mère en français, mater en latin, madre en español et en italien. Je constate à l'instant que le chef du blason de Paris sous le Premier Empire comporte trois abeilles d'or sur fond de gueules, avec une étoile d'argent au-dessus de la nef et la déesse Isis en proue de la nef.

Qu'ajouter sur ce sujet ?                                                   

                                                  Saint-Malo, le 5 Août 2012 

                                                              O-M F-V