SETHI Ier

Le dieu Horus coiffé du pschent offre les "Millions d'Années" à pharaon Séthi , en présence de la déesse Hathor-Isis. Horus tient le symbole du temps de la main gauche et le serpent torsadé séparé, en deux devant la bouche du roi ; l'une terminée  par la couronne blanche de Haute-Égypte et l'autre par la couronne rouge de Basse-Égypte. Séthi porte le pagne court de cérémonie, avec le devanteau noué se terminant dans le bas par une bande d'uræi, un autre  nœud pend sous la poitrine ; son cou, bras et chevilles sont décorés  d'un large collier "ousekh" et de bracelets  ; sa tête est couverte de la couronne "bleue ornée du cobra-femelle lové sur le front, dont un pan descend dans le dos jusqu'à la ceinture. Hathor est coiffée de la dépouille de vautour sur sa perruque surmontée des grandes rémiges, vêtue des ailes du rapace drapées sur le corps, elle porte de la main gauche le baton  des "Années" et la main droite dont le bras est remonté, maintient le collier "ménat" son symbole,  autour du cou terminé par son contre-poids qui pend dans le dos.

Séthi Ier - XIXème Dynastie - Temple d'Abydos.

                                                                      Photo : O-M F-V

 ABYDOS - temple de SETHI Ier

L'image d'Amon que je vis la première fois sur la paroi du portique de la seconde cour, servant de façade du temple de Séthi Ier m'impressionne encore aujourd'hui.

Comme bien d'autres, elle reste gravée dans ma mémoir. Je la vois, immense, les chairs bleus se détachant sur le mur.

Une exclamation sortit immédiatement, et m'adressant à mon guide : "Je comprends d'où vient l'expression du sang bleu concernant la noblesse de france" !

Depuis, lors d'une conférence sur le panthéon égyptien, l'une de mes professeurs de l'École du Louvre - j'ignore si elle l'avait proclamé précédemment - fit la même observation.

Stèle du roi Djed ou du roi Serpent - 3000˜ - Musée du Louvre - Image Internet, entourée par mes soins

Nous avons vu dans l'article précédent que tout Égyptien digne de ce nom se devait d'accomplir son pèlerinage ou déposer une stèle dans la ville sainte, ou les deux.

Sur l'illustration ci-dessus, nous avons le nom d'Horus du roi Serpent inscrit par un cobra, le Dje du cobra, à l'intérieur d'une façade de palais représentée par  un mur à saillies et redans. Le tout est surmonté d'un faucon, animal sacré du dieu Horus.

Trouvée par Emile Amélineau en 1895 dans une tombe d'Abydos, elle est l'un des plus anciens exemples de hiéroglyphes de l'Égypte et date de 3100˜ environ.

Initialement, elle mesurait deux mètres de haut mais sa présence signifie que le roi sera le successeur d'Horus, son représentant sur terre, sur le trône d'Égypte.

Mais pourquoi un temple et non une stèle, pour le père de Ramsès II, le pharaon Séthi Ier.

Souverain, il s'est distingué par une construction plus grandiose et digne de sa fonction, mais elle ne fut pas terminée, même par Ramsès qui voulut la continuer.

Ce temple de Séthi se nomme : "le Château-divin- des-Millions-d'Années-du-Roi-de Haute-et de Basse-Égypte-Menmaâtrê".

Le pylône qui précédait les différentes composantes est détruit, les deux cours ne sont plus différenciées, hélas, ensemble ajouté par son fils Ramsès.

Le portique S. O. de la seconde cour est devenu de nos jours, la façade accessible par une petite rampe axiale ; initialement percé de sept portes que Ramsès boucha avec des blocs de grès par la suite à l'exception de la porte centrale et deux à droite. La magnifique représentation que je remarquai la première fois la décore avec la figuration de plusieurs autres divinités auxquelles Ramsès fait des offrandes. Le fils rend hommage au père.

Ce monument de Séthi Ier représente en fait sept temples en un seul, le seul de cette espèce. Un autre exemple dans le même genre est le temple de Kom Ombo, beaucoup plus au Sud du Nil, avec une différence toutefois. Il se contente d'être seulement double, dédié aux dieux Haroëris, l'une des hypostases  d'Horus et Sobek, le crocodile considéré comme le mal, ainsi que le porc ou l'hipoppotame. Dans le cas de Kom Ombo, en revanche, Sobek est là pour protéger l'Égytien de cet animal tant redouté. 

Je n'abandonne pas le temple de Séthi pour autant, et je reprends la rédaction de cet article avec plaisir.

Donc sept temples : chaque ouverture de la façade donnait accès à chacun d'eux : au centre, Amon-Rê, à gauche, Harmakhis, Ptah, Séthi Ier divinisé ; à droite Osiris, Isis, Horus.

Suivent deux hypostyles ; dans la première, Ramsès II est représenté sur les fûts des colonnes devant chacune des sept divinités aaccompagnées de leurs parèdes, formant ainsi Triade.

Les sept chapelles sont décorées de magnifiques reliefs, trente-six tableaux sur le même modèle et relatifs aux cérémonies que le souverain se devait de célèbrer.

Une barque du dieu devait sans doute être contenue dans chaque chapelle qui lui était consacrée.

La chapelle d'Osiris décorée de tableaux concernant le mythe osirien communique par le fond à une salle de 21 sur 10 mètres,  séparée en trois chapelles consacrées celle du centre à Osiris-Séthi, les deux autres à Isis et à Horus.

De très beaux reliefs sans couleurs ornent la seconde salle hypostyle qui communique avec un vestibule à trois colonnes donnant à deux chapelles l'une dédiée à Ptah-Sokar-Osiris et l'autre à Néfertoum.

Nous trouvons dans l'aile Sud du temple un long couloir et une suite de salles. La première d'entre elles servait de reposoir aux barques de procession.

Des étoiles et des cartouches de Séthi décorent le plafond du corridor ; Séthi offre l'encens à soixante-seize pharaons qui l'ont précédé représentés par leurs cartouches - c'est l'une des deux fameuses "Tables" d'Abydos, l'aute étant celle de Ramsès II dans son temple, non loin de celui de Séthi Ier. Une troisième table existe, celle de Thoutmôsis III, conservée au Musée du Louvre et provenant de son temple des jubilés l'Akh Ménou de Karnak.

Nous pouvons contempler plusieurs scènes : Ramsès apprenant l'art de la chasse du taureau au lasso à l'un de ses fils ; Ramsès traîne la barque de Sokaris devant son père ; Ramsès fait l'adoration envers son père, l'Osiris-Séthi ; les bœufs du sacrifice sont conduits par Ramsès auprès de son père en présence du dieu Khonsou ; il parcourt l'enceinte du temple ; il préside à la chasse des oiseaux des marais qu'il offre à Mout et Amon.

Une autre construction de Séthi Ier fait partie du temple d'Osiris : le cénotaphe proprement dit de Séthi - l'OSIREION .

l'Osiréion de Séthi - XIXème D. - Abydos - Internet

Ce monument particulier "est construit dans l'axe du grand temple, et les murs de fond des deux monuments ne sont séparés que par 3,50 m d'écart".

La découverte de l'Osiréion ne date que de 1903. "sa disposition générale reproduirait la colline primitive de la création du monde. Érigé par Séthi Ier, il fut achevé sous Mineptah. Il est construit en calcaire blanc et en grès rougeâtre, le granit rose n'étant utilisé que par les piliers et quelques chambranles de porte".

Plusieurs salles aux parois décorées du "Livre-de-ce-qu'il-y-a dans-l'Hadès" et le "Livre-des-Portes". Une autre comporte des extraits du "Livre-de-Sortir-au-Jour".

L'Osiréion proprement dit est "conçu comme une île entourée d'un canal, inaccessible. Deux petites salles devaient recevoir l'une un sarcophage, l'autre les vases canopes. (Nous en avons parlé dans l'article intitulé la "mort").

"Une grande salle transversale termine le monument, dont le plafond en dos d'âne est décoré d'une gravure en léger relief de représentations astronomiques : Nout, la déesse du ciel, la marche du soleil, les étoiles. Textes divers dont la règle pour la construction d'une horloge solaire". 

D'après les Guides Bleus Hachette

                                                       Saint-Malo, le 31 Août 2012

                                                                      O-M F-V